Une collaboration créative inspirée par la forêt boréale

« Au départ on voulait travailler avec le bois et le cuir faire des objets, mais finalement après notre première rencontre on a décidé de faire un petit meuble » , explique Sylvie Laframboise, ébéniste.

Ce meuble, un tabouret bas avec un couvercle en cuir, a permis à Sylvie de revisiter son expertise en meuble d’art tout en offrant à Julie-Soleil Nadeau, maroquinière, l'opportunité d'explorer la technique de gainage sur bois.

Matières locales et thématique boréale : un duo inspirant

Le thème de la forêt boréale a joué un rôle central dans ce projet, influençant les choix de matériaux et les décisions artistiques.

« Notre thème c’est la forêt boréale. C’est pour ça que l’on a décidé de travailler avec des matières vraiment locales. On aurait pu prendre du cuir de marché, mais ça aurait été moins symbolique », précise Sylvie. En effet les artisanes ont porté leur choix sur des cuirs inusités : « J’avais un contact avec un centre de recherche de tannage du cuir qui développe des méthodes de tannage écologique. On leur a demandé de nous envoyer du cuir d’orignal et du cuir de saumon, » raconte Sylvie.

Dessus de banc en bois et cuir de saumon. Création d'artisanes quebécoises

Concrétiser l'inspiration : les défis de la réalisation

La réalisation de ce meuble a nécessité une sélection minutieuse des matériaux et un souci du détail poussé. Julie-Soleil a travaillé avec soin pour recouvrir le dessus du banc avec le cuir d’orignal tout en y ajoutant de petites incrustations en cuir de saumon :

« Pour moi, ç’a été vraiment un défi ce projet-là. Je n’avais jamais travaillé avec le cuir de poisson ni avec le cuir d’orignal qui est un cuir vraiment plus élastique, » confie-t-elle. « Je suis sortie totalement de ma zone de confort, avec des matériaux auxquels je n’avais jamais touché, des couleurs neutres… Mais finalement, j’ai trouvé un bon filon et je suis tout de même contente du résultat. »

 La quantité limitée de cuir disponible a ajouté une pression supplémentaire, rendant toute erreur potentiellement coûteuse :

« J’ai eu chaud pour ce projet-là parce que la quantité de cuir qu’on avait était vraiment juste. Fallait pas que je me trompe! Surtout que le cuir d’orignal, on s’entend, c’est un animal sauvage, donc il y a beaucoup de marques, de cicatrices, il y a des parties de la peau qui étaient plus rugueuses, etc. J’avais peur que ce soit plus fragile à la longue. »

 L’utilisation de bois récupéré, provenant d’une production antérieure d’armoires, a également ajouté une dimension écologique et responsable au projet. Finalement, Sylvie a gravé un motif d’épinette noire sur les pattes du meuble, renforçant le lien avec le thème de la forêt boréale.

Pour Sylvie, la création d’un meuble à la main a été un exercice de patience et de rigueur, un aspect essentiel de son métier :

« Un meuble fait à la main c’est long. J’ai mis au moins trente heures sur ce projet-là!  Quand on apprend le métier d’ébéniste, on comprend qu’il faut être perfectionniste. Il faut que tout soit parfait. C’est une espèce de maladie (dit-elle en mimant un tic nerveux) ! La question c’est : quand est-ce que tu lâches prise? Mais, en même temps, il faut que ton produit soit métier d’art ». Julie-Soleil poursuit : « On travaille manuellement, alors ton produit ne sera jamais parfait, mais il sera très bien fait, on n’est pas des machines, et c’est ça la beauté! »

 

 Des idées plein la tête pour les prochains projets

Cette collaboration fructueuse a inspiré Sylvie et Julie-Soleil à envisager d’autres projets ensemble. Julie-Soleil raconte :

« J’avais déjà approché Sylvie pour faire de la gainerie sur les petits coffres qu’elle fait. C’est un projet que j’ai encore en tête. Peut-être pour l’année prochaine… »

Elles envisagent également d'explorer de nouveaux thèmes, plus colorés.

Mais le thème de la forêt boréale ne sera pas abandonné, du moins pour Sylvie qui prévoit poursuivre dans cette veine pour sa création personnelle :

« Ce projet m’a permis de trouver des images sur le thème de la forêt boréale et de vouloir le pousser plus loin dans ma production personnelle parce que ça m’attire énormément ».

En somme, cette expérience a non seulement renforcé leur partenariat créatif, mais a aussi ouvert la voie à de nouvelles explorations artistiques. Fortes de cette expérience enrichissante, elles sont prêtes à poursuivre leur aventure créative, avec une vision renouvelée et un désir commun de continuer à innover dans le respect des techniques métiers d’art. Ce partenariat, au-delà de la création d’un meuble, a jeté les bases d'une collaboration prometteuse. On a bien hâte de voir la suite!

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